Les Aravis, le Tardevant, la pointe d'Ambrevetta.
Le beau temps est revenu ce mardi 23 août et avec lui la possibilité enfin d'aller vers les sommets. Entre le lac d'Annecy et la vallée de l'Arve, le massif des Bornes. La chaîne des Aravis proprement dite s'étend sur une trentaine de kilomètres du mont Charvin à l'ouest, à la pointe percée à l'est. Nous partons ce matin depuis le lac des confins en direction du chalet de Pacaly par un chemin facile et large qui s'élève tranquillement au dessus d'un val alpestre où des vaches d'abondance arrachent une herbe humide de deux jours de pluie. On pense au solide fromage en préparation et aux futures raclettes de l'hiver. Passé le pacaly d'en bas, un sentier s'écarte de la piste et longe des prés plus pentus, traverse des bois puis une combe , celle de Tardevant avec de hautes plantes très odorantes. Ensuite le sentier serpente et grimpe! En montant l'esprit est disponible pour observer, réfléchir, prier, les jambes et le coeur travaillent. En descente au contraire , la tête est occupée presqu'entièrement à chercher où poser les pieds. Nous mangeons au bord du lac de Tardevant à 2100 mètres d'altitude. De nombreux enfants sont venus jusqu'ici et leurs cris se répercutent tout autour dans les parois des Aravis, aux strates parallèles qui s'élèvent en oblique et s'interrompent brusquement comme si quelque titan avait d'un coup tranché l'orgueil de ces plis immenses de calcaire. Un pierrier descend sur notre droite comme une langue glaciaire. aucune chance avec le chahut des enfants de suprendre un chamois ou une perdris des neiges. Au delà du lac, la randonnée devient plus minérale, plus silencieuse, plus solitaire. l'altitude et l'éloignement commandent la prudence: je suis avec attention la progression des nuages qui cache puis découvre les sommets. On monte encore jusqu'à atteindre la crête qui conduit au Tardevant. là , à 2500 mètres, je crie de surprise en découvrant de l'autre côté ,le massif du mont blanc avec ses neiges et ses glaciers, la vallée de l'Arve, sa rivière, ses lacs, Sallanches, l'autoroute blanche. Un homme jeune qui nous a rejoint est pris de vertige devant la vertigineuse, étroite et austère combe de la Forclaz à nos pieds sur la gauche. L'épaississement des nuages nous incite à ne pas nous attarder sur cette cîme. En redescendant plusieurs arrets nous permettent de mesurer encore mieux l'immensité de l'amas d'éboulis que l'érosion arrache aux Aravis. Nous marchons plus de cinq heures.