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Chaque homme dans sa nuit
2 septembre 2005

sentiment d'injustice, Rousseau

Je relisais le 23 août dernier le très célèbre passage des Confessions de Rousseau où le jeune garçon est accusé d'avoir arraché les dents d'un peigne et pour cela battu. Cinquante ans après, l'écrivain crie son innocence avec des accents émouvants. Il ajoute: "là fut le terme de la sérénité de ma vie enfantine ". Je ne sais si le sentiment de justice est inné en l'homme, je veux le croîre, mais dix- huit années d'enseignement m'ont appris combien ce sens de la justice habite les adolescents. Son déni  est une des expériences les plus douloureuses qui soient. Jean Starobinski décrit très bien ce désenchantement: "Voici que le mystère de l'injustice se fait intolérablement sentir à cet enfant. Il vient d'apprendre que l'intime certitude de l'innocence est impuissante contre les preuves apparentes de la faute; il vient d'apprendre que les consciences sont séparées. Dès lors le paradis est perdu" Jean Starobinski,Jean-Jacques Rousseau, la transparence et l'obstacle. La fin du paradis, c'est la fin de la transparence des consciences. On le lit dès la Genèse: la pitoyable discussion des protagonistes, homme, femme, serpent , après la faute, est éloquente. Chacun est enfermé dans sa vision personnelle des faits, dans sa bonne conscience et accuse l'autre.

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Chaque homme dans sa nuit
  • je suis un homme de 48 ans passionné par la théologie, la Bible, la littérature (Julien Green, Mauriac, Proust...) le sport(course à pied, triathlon, rugby...), j'aime les paysages (La Normandie, saint-Malo, Annecy...).
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