Laurent Mauvignier, Des hommes
Dans le train d'Irun, un Espagnol lisait la trilogie de Paul Auster, un Français qui partageait sa vie entre Barcelone et la France travaillait sur son portable. A côté de ce dernier, une femme espagnole souriait dès que nos regards se croisaient.
Devant nous, deux gaillards roulaient des mécaniques, jouaient à un jeu vidéo, ouvraient et refermaient leurs portables, dépliaient leurs jambes en soupirant, et c'est à peu près tout. L'ennui ferroviaire des gens qui n'aiment pas lire!
Le roman de Laurent Mauvignier, Des hommes, commence un peu lentement par cette histoire de broche offerte à sa soeur par son frère alcoolique. Il arrive de recevoir parfois des cadeaux disproportionnés qui ne procurent que la gêne. Le récit est subtil. Les dialogues font corps avec le récit si bien que l'auteur en oublie les guillemets. On entend les silences, on perçoit l'émotion. Parfois la phrase s'interrompt brusquement...