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Chaque homme dans sa nuit
9 octobre 2007

malaise social, ligne de beauté

ligne_2La confrontation avec un autre milieu social peut être vécue comme un traumatisme. Ainsi  quand le jeune héros du roman d'Alan Hollinghurst rencontre la famille de son ami noir, il a l'impression de rendre une visite de charité. Il éprouve les malentendus de la conversation car les mots  et les choses n'ont pas le même sens dans une famille prolétarienne et dans la bourgeoisie thatchérienne.

Issu moi même d'un milieu ouvrier, la chance d'avoir mené des études et la curiosité que je ressens instinctivement pour les êtres, n'y font rien: dès que j'aborde ces gens favorisés, je m'aperçois très vite que des clefs me manquent. Je reste très "classe moyenne" et mille détails trahissent mes origines.Je n'ai pas toujours eu le loisir de vivre ces difficultés car certains cercles me furent fermés dès ma première année d'étudiant. C'est incroyable avec quelle politesse  dans les formes les gens de la haute société vous excluent. D'ailleurs les occasions de mixité sociale sont finalement assez rares...

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Commentaires
A
Tu pointes là une vérité sociologique absolument évidente CH qui structure la société française. <br /> <br /> Ton post me fait penser à une étude parue il y a quelques années correlant échec scolaire des plus défavorisés (notamment lors des premières années barrage à l'université) et renoncement intériorisé à s'extraire par le savoir et la culture à sa condition de base comme si lire, s'instruire, se cultiver c'était aussi à un moment stigmatiser les siens et s'en détacher quelque part. L'expression "s'arracher à sa condition" prenant tout son sens ici. Une rupture symboliquement effroyable pour certains.<br /> <br /> Après on nous fera croire que le clivage droite/gauche est un concept d'arrière-garde et que la structuration infra de la société par classes n'existe plus. Bon je m'arrête là -;)
T
Merci chaque homme pour ces bribes d'humanité. Toujours différentes et jamais éloignées de l'unique réalité à laquelle nous sommes confrontés. La confrontation de chacun avec son vécu.<br /> Les malentendus bourgeois (employons le mot), les clefs qui manquent, je les aussi éprouvés.<br /> Mille détails nous trahissent, dis tu. Justement, il est hors de question de trahir ce que l'on est.
P
c'est pour une vérité, un truisme comme celui-là que je t'embrasserai. Jacky et moi, qui venons du ruisseau, de ces gens de rien, que n'avons-nous pas entendu, subi, il y aurait tant à dire... J'avoue vivre mal au milieu de ces gens à qui l'aisance matérielle est toute acquise mais Jacky lui le subit sans complexe et 'est grâce à lui que je vais à l'opéra, grâce à lui que nous dormons dns les plus grands palaces de l'Inde... grâce à lui finalement que je respire le même air que ceux qui, toujours, seront mes ennemis de classe.
Chaque homme dans sa nuit
  • je suis un homme de 48 ans passionné par la théologie, la Bible, la littérature (Julien Green, Mauriac, Proust...) le sport(course à pied, triathlon, rugby...), j'aime les paysages (La Normandie, saint-Malo, Annecy...).
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