Antigone de Sophocle(2)
On connaît l'argument de la pièce: Créon a interdit à Polynice, mort dans un combat fratricide, une sépulture. La soeur du défunt, Antigone, défie le pouvoir... la première scène oppose Antigone révoltée contre l'injustice à Ismène qui s'accomode de la nécessité. Ismène est lasse des malheurs qui frappent leur famille-Il est vrai que lorsqu'on a un père qui s'appelle Oedipe, on peut s'attendre au pire!-. Ismène veut briser le cercle des malédictions. Elle est résignée, très consciente de la situation faite à son sexe; ce qui lui arrache cet aveu: "rends-toi compte d'abord que nous ne sommes que des femmes: la nature ne nous a pas faites pour lutter contre des hommes". Elle termine par cette petite phrase d'un réalisme sans concession: "les gestes vains sont des sottises". Une sagesse désillusionnée en somme.