L'Alpe

L'autre jour j'ai suivi  à la télévision en sourdine-papa reposait à l'étage-l'arrivée d'étape à l'Alpe d'Huez. Beau travail de Schleck, la vainqueur. En voyant la chaîne du vélo de Dessel sauter dès la première montée, les gars subitement debout sur leurs pédales, les mollets  des coureurs mouillés par l'orage d'Oisans devenus durs comme des cornes... le branle  a été donné à mes propres souvenir. Je me revoyais en 1992 au triathlon de Grenoble: après 80km de vélo, quitter la vallée de la Romanche sur la gauche et se retrouver sur la première rampe, dure, qui jauge d'entrée son homme car sur cette première rampe impossible de donner le change, tu sais exactement où tu en es. Et j'ai vu bien des garçons caler ce jour là, stoppés dans leur élan, tenter de se hisser à coups d'épaules, leur machine titubant sur le bitume... Une fois le premier des 22 lacets atteint, je me rappelle avoir été pris par une curieuse euphorie alors que tout mon corps était chaud et tendu par l'effort. Les cris des spectateurs me donnaient du coeur, mais je trouvais insupportables les idiots qui se mettaient à courir à côté de moi. Je me souviens avoir eu plus de mal avant l'arrivée de la station, mais il n'était pas question de flancher... Un semi marathon m'attendait au sommet!

Comments

[Mathys]

Beau sportif, chaque homme samourai. J'admire.
Tu as bien fait de laisser de côté les messages politiques. Trop engagés pour être clairvoyants, selon moi.
Tu ne viens plus me voir ? Fâché ? Ou déçu ?

Mathys