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Chaque homme dans sa nuit
3 février 2006

Bleu de chauffe, Nan Aurousseau

bleu_de_chauffe_2Voilà un livre à lire en ces temps de contrat de première embauche et de précarisation croissante du travail: Bleu de chauffe de Nan Aurousseau (anagramme de?). Par une écriture crue, précise, l'auteur décrit une réalité, la violence du monde du travail, où des ouvriers -ils n'ont pas disparu- sont broyés dans leur vie professionnelle. Le narrateur travaille dans la plomberie. Son patron s'appelle Dolto comme la psychanalyste. Les premières lignes du roman donnent un portrait édifiant de l'employeur: "mon patron s'appelle Dolto. C'est un petit homme suave d'une quarantaine d'années assez rond à l'extérieur mais géométriquement pourri et sans pitié à l'intérieur... Avec ses lunettes à double foyer Dolto vous regarde toujours par en dessous et quand il vous parle on dirait qu'il vous suce. Mais il s'agit juste d'une impression parce qu'en réalité, il est en train de vous enculer et ça, vous ne le sentez pas. Vous avez mal après. mais après il est trop tard.." On peut être heurté par les mots. N'empêche. La description réaliste de l'envers des chantiers comme celui de la grande bibliothèque de France  donne à penser!

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Commentaires
B
Là n'est pas la question. Tout généreux qu'un patron puisse être, c'est le système concurentiel qui pousse à durcir les conditions de travail pour augmenter la productivité sans dépenser plus, qui pousse à réduire les coûts, les charges, tout, qui pousse à licencier. Un patron peut être un gars bien et plein de bonne volonté, le marché le poussera nécessairement vers la même pente où tous les patrons se poussent les uns les autres, entraînant avec eux leurs centaines, leurs milliers d'employés. <br /> <br /> Il n'y a pas, *objectivement*, de patrons gentils. La structure de notre régime économique le veut, la production privée, la concurrence, le veut.
P
Je complète avec les situations concrètes que j'ai vécues, voici mon "classement" sur les patrons à qui j'ai eu affaire (tous rencontrés, je veux dire), soit ayant travaillé pour eux, soit ayant bien connu leur personnel ou ayant eu avec eux des réflexions sur la gestion de leur entreprise:<br /> 1 assez vilain patron<br /> 1 moyen vilain patron<br /> 5 excellents patrons<br /> <br /> Oliv'
P
...l'anagramme !!<br /> <br /> Je n'ai pas nié l'existence de vilains patrons, juste attiré l'attention sur la nécessité de ne pas généraliser...!! Pour que notre société n'évolue pas seulement vers l'amertume...<br /> <br /> Oliv'
C
Non, je ne voudrais pas généraliser sur un air trop facile et faux : "patrons tous pourris", mais la situation décrite dans le livre existe. On a tous en tête ces petits chefs odieux en entreprise , en administration, ou à l'armée. Ils existent, Olivier, dans les PME comme dans les grands groupes.Bonne lecture amère à Alcibiade.<br /> Chaque homme.
A
Je crois hélas qu'il y a plus d'un Dolto sur la Terre. Quel dommage, cependant, d'associer ce nom que j'aime tant à cause de la femme qui l'a rendu célèbre à un sale individu comme celui que semble décrire cet auteur que je ne connaissais pas.<br /> Je crois aussi avec Oliv' que tous les patrons ne sont pas comme lui, mais j'en ai connu un dans le domaine des services aux personnes dans le besoin qui dirigeait cette organisation comme on dirige une organisation militaire, en traitant les gens comme s'ils étaient des machines...<br /> Le milieu des artisans dont parle Oliv' est un milieu qui favorise davantage les valeurs humaines, car c'est un milieu où les artisans ne travaillent pas pour l'argent mais ils font ce qu'ils aiment ; ils y trouvent leur satisfaction et leur épanouissement, même si très souvent des ressources financières supplémentaires feraient beaucoup de bien... Si ces personnes doivent devenir des patrons, ils voudront partager l'amour de leur travail avec leurs employés-collègues, plutôt que de profiter de leur présence pour se donner une autorité douteuse...<br /> Je surveillerai l'arrivée à Montréal de ce livre ; il me semble que je le lirai avec plaisir et... amertume.
Chaque homme dans sa nuit
  • je suis un homme de 48 ans passionné par la théologie, la Bible, la littérature (Julien Green, Mauriac, Proust...) le sport(course à pied, triathlon, rugby...), j'aime les paysages (La Normandie, saint-Malo, Annecy...).
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