"et le bouclier dans l'âtre, on l'accrochera"
Soirée de corrections. J'avais soumis à mes élèves de seconde un devoir sur la vie politique des Athéniens au Vème siècle avant Jésus-Christ. Entre deux copies , je relisais les premières scènes des Acharniens d'Aristophane : un citoyen s'en prend à ses collègues de l'assemblée (l'ecclesia) , entend défendre la cause de la paix et conclure une trêve séparée pour défendre sa famille. Lecture réjouissante et salutaire en ces temps de terrorisme et de dirigeants va-t-en-guerre. En grec, le mot " trêve" a pour origine étymologique la libation. Comme le vin, plus la paix a de l'âge, mieux on la savoure. Et notre homme d'entonner un chant un peu leste en l'honneur de la paix retrouvée:
"Hé, compagnon de la dive bouteille, sacré paillard, chasseur de beaux garçons... après cinq ans d'absence je te salue en rentrant au village... J'ai conclu une trêve pour moi tout seul... J'ai liquidé les tracas, les batailles et tous les bataillards!...Il est bien plus agréable de surprendre en maraude une jeune fagotière en fleurs... Viens trinquer avec nous, et le bouclier dans l'âtre on l'accrochera" Les Acharniens ,263 et suivant, traductions Victor Henry Debidour et Pascal Thiercy.