La centrale d'Elisabeth Filhol

J'avais acheté ce livre au moment de sa parution et ne l'avais pas lu.

Certains livres attendent longtemps... 

Et puis il y a eu le séisme japonais du 11 mars et la catastrophe nucléaire de Fukushima.

J'ai réouvert ce livre et j'ai lu... Elisabeth Filhol aborde la centrale(nucléaire) en suivant ceux qui y travaillent. Des hommes surtout car les femmes y sont rares. Des gars qui forment une étrange fratrie itinérante, partageant la même caravane, la même précarité, la même solitude, la même peur aussi...

Ce n'est pas un recueil de témoignages, ni un essai, juste un roman. Histoire fantasmée ou vérité?

Certaines phrases prennent avec l'actualité un relief saisissant et angoissant: "Aucun ingénieur, aucun technicien, même le plus inventif, ne viendra à bout du challenge qui consiste à tirer d'une situation toutes les conséquences en termes de risques", p34.

La description du Blayais a une précision de géographe...

Comments

[hervé]

Elisabeth Filhol décrit avec précision les petits accidents, qui dans l'hyper technicité de la centrale si controlée, si sécurisée, se produisent parce que l'humain n'est pas une simple machine. La fatigue, la répétition des gestes, la maladresse sont les petits grains de sable, les impondérables qui peuvent faire dérailler l'ensemble et mettre la vie de ces travailleurs précaires, "externalisés" en danger. On s'interroge sur le fonctionnement de ces grosses machines "les meilleures du monde" nous
dit-on en ce moment!