Emmanuel Carrère, D'autres vies que la mienne
Après la guerre d'Algérie de Mauvignier, le tsunami de décembre 2004 par Emmanuel Carrère.
Dès les premières pages, j'ai été ému et j'ai aimé ce que je lisais.
La description du rivage srilankais après le séisme: la plage devenue immense, plate, grise et scintillante sous un soleil voilé, comme la baie du Mont-Saint-Michel à marée basse.
"La plage devenue un champ de boue noire, puante, d'où émergent des débris de bateaux, de maisons..."
Ceci aussi qui a frappé tous les témoins, la surface très circonscrite du désastre. En empruntant une route du littoral, le narrateur constate: "d'un côté rien n'a bougé, arbres, fleurs, murets, petites échoppes, de l'autre tout est dévasté, englué comme une coulée de lave".
Je me souviens précisément des images du tsunami, ces films amateurs où on voyait s'élever une vague grosse comme un immeuble, le flot meurtrier, des gens s'accrochant à ce qu'ils pouvaient avant d'être emportés vers la mort. Cette catastrophe en annonçait d'autres dans notre famille...