Femmes savantes ou femmes pédantes ?
Cette question subsiste en moi: Molière s'est-il moqué des femmes savantes ou seulement des femmes pédantes?
La tirade de Chrysale (Acte II, scène 7), certes drôle, est franchement mysogine et donne de la femme une image étroite et humiliante, assez conforme hélas à une certaine tradition:
"Il n'est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, qu'une femme étudie et sache tant de choses... Nos pères sur ce point étaient gens bien sensés, qui disaient qu'une femme en sait toujours assez quand sa capacité se hausse à connaître un pourpoint d'un haut de chausse".
De la bouche de Clitandre, on entend ceci (Acte 1, scène 3), qui pourrait bien être le point de vue de Molière:
"Les femmes docteurs ne sont point de mon goût. Je consens qu'une femme ait des clartés de tout; mais je ne lui veux point la passion choquante de se rendre savante pour être savante".
On a l'impression ici- mais nous sommes en 1672- que l'éducation des femmes semble une concession. Que la science des femmes se borne à être humble, utilitaire. En somme, dans ce domaine, point trop n'en faut...
Je ne souris pas du programme (Acte III, scène 2) que se donnaient les femmes savantes de Molière. Cette quête de science me paraît au contraire émouvante...