L'attente d'Olympie
J'attendais Olympie avec ferveur.
Nous sommes arrivés de nuit en Elide, traversant les bourgades endormies de la côte occidentale du Péloponnèse, nous apprêtant à dormir à la belle étoile...
A notre grand étonnement, nous avons trouvé une chambre d'hôtel dans une petite ville. J'ai pris un somnifère car j'étais persuadé que la perspective de visiter Olympie le lendemain m'enleverait et le goût et la capacité de sommeil, et je ne voulais pas arriver la tête lourde de fatigue à Olympie.
J'attendais Olympie. L'attente recèle autant de joie que son objet. Quand je me suis réveillé, il faisait déjà jour dans la chambre. Par une heureuse coïncidence j'ai lu sur l'oreiller ce passage des Nourritures terrestres:
"J'ai vu le ciel frémir de l'attente de l'aube. Une à une les étoiles se fanaient. Les prés étaient inondés de rosée; l'air n'avait que des caresses glaciales. Il sembla quelque temps que l'indistincte vie voulut s'attarder au sommeil... Chaque bête reprit son travail, et le mystère de la vie recommença de s'ébruiter par chaque échancrure des feuilles_ Puis le jour vint..."