Mantegna
Je passe quelques heures à Paris, avant de revenir en Normandie. Au Louvre, la riche exposition consacrée à Andréa Mantegna m'enthousiasme.
A Padoue, âgé de seize ans, Mantegna a peint ce Saint Marc. La perspective appuyée a quelque chose de scolaire, l'auréole au dessus de l'apôtre semble approximative et m'a fait sourire: j'ai pensé à une assiette renversée sur la tête du saint patron vénitien! Pourtant la toile signe un talent précoce: le visage de Marc est beau, à la fois intellectuel et robuste, le regard songeur, des traits calmes comme sur une icône et pourtant expressifs, le nez franc et viril... Mais il y a surtout cet évangile rouge qui sort du tableau, qu'on a envie de saisir, dont on a envie de caresser le cuir et les cabochons dorés. J'aimerais ouvrir ce volume à l'un de ses signets et lire ce que le Christ a à me dire cet après-midi dans cette galerie du Louvre...