gardien des cages
C'est sans doute le poste qui me fascine le plus sur un terrain de football: gardien de but. Avec ses bras et ses jambes il peut tout. Au moins en théorie. Désoeuvré et impuissant quand le ballon est à l'autre bout du terrain, il redevient l'acteur principal lorsque la ligne de défense est forcée, et l'ultime rempart quand un shoot ou une tête vise le cadre. Il hurle pour placer et replacer sa défense. Quand il stoppe une balle, applaudissements et sifflets saluent son geste. Dès qu'il relance le ballon, il se retrouve aussitôt dépossédé du jeu qu'il a lancé. On l'oublie jusqu'au prochain péril. Quand sa vigilance est surprise, quand la balle est au fond des filets, dans l'euphorie des adversaires il accuse le coup et se retrouve seul face à son équipe. Le jeu recommence, lui reste à ruminer son infortune. Je crois bien que le gardien a plus de temps que ses coéquipiers pour penser. Il est plus grand, souvent plus âgé,il m'inspire du respect. Avant-hier, en regardant Volkan Demirel, le gardien de la Fenerbahçe, ce colosse si vif, si ombrageux, je me disais qu'il méritait assurément ce titre de portier Ottoman...