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Chaque homme dans sa nuit
4 mai 2008

Apercevoir un château.

printemps_2008__Bourbansais_018Quand il allait à la mer avec ses parents, le petit garçon attendait le moment où, peu après le village breton de Pleugueneuc, il apercevrait sur la droite le château de la Bourbansais.  La nationale 137, après le grand virage du bourg, partait droite vers Saint Pierre de Plesguen. Des bois annonçaient la prochaine apparition, puis brusquement une percée au milieu des frondaisons ouvrait une rapide et spectaculaire perspective sur la  pelouse et les façades classiques. Une pyramide de frontons et de campaniles couvrait  de grands pans de murs où s'ouvraient les croisées du XVIII ème siècle. C'était chaque fois un ravissement, qu'il fût secret et solitaire quand mes jeunes frère et soeurs étaient occupés à rire, se disputer ou plus souvent à dormir-alors je plaignais leur indifférence! Qu'il fût partagé, quand papa annonçait: "on va  bientôt voir la Bourbansais". Alors toutes les têtes se tournaient dans la GS pour guetter le manoir. Je crois que bien des passagers du train Dreux-Paris connaissaient la même émotion quand fugitivement, après les bois de Saint Cyr, le château de Versailles se laissait voir...

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Commentaires
L
Patrick,tu es un amour d'homme, maintenant je comprends, enfin, le portrait de Marie-Paule...<br /> Je pars pour le Week-end, mais pas en Inde, un genre de" Vésuvia", mais pas dans le massif central, à Evreux...<br /> J'aurais bien aimé admirer le "Kingfisher", mais on fait ce qu'on peut, c'est comme pour les pierres.<br /> Je dis des bétises: je crois que je n'aimerais pas aller en Inde...Trop dur, pas assez courageuse...
P
Lydie, ça me gêne, n'empêche, j'aurais bien aimé toucher les pierres qu'aurait caressées un aieul mais voilà papa était mineur, son père aussi, sa grande fierté a été que j'échappe à ce cycle, m'esquive, m'enfuit, 'il travaille dans un bureau, Marie-Paule sa secrétaire' mais allez dire à l'intéressée qu'elle est ma secrétaire, elle rira d'un bon coup et me prendra pour son chef, moi un chef, j'en ai toujours bien ri et avec Marie-Paule.
L
Tu es né dans l'histoire qui s'écrit,une autre histoire,qui s'écrit autrement.<br /> "Ce qui est élevé,sera abaissé,ce qui est abaissé, sera élevé"<br /> N'es-tu pas,quelque part, plus fascinant, que ce poême de pierres, beaucoup plus élaboré:<br /> physiquement, intellectuellement, spirituellement,<br /> non?<br /> Et ce magnifique poême, qui mérite notre émotion, hélas un jour, ne sera t' il pas réduit à l'état minéral?<br /> Quand à toi, cher Patrick, je te l'annonce, en vérité, un corps glorieux, lumineux, et moi et chaque homme, muets, devant tant de splendeur...
P
le château a exercé sur moi je ne sais quelle fascination, "comment peut-on?", en quelque sorte cet anachronisme mêlé d'admiration, cette première des injustices - posséder plus qu'il n'est nécessaire - et cette histoire présente, la paroles des pierres et moi muet de n'être pas né dans l'histoire qui s'écrit.
B
A lire le partage de cette émotion, et puisque je serai en vacance à quelques km de là, je me rendrai à la Bourbansais avec J. et je penserai très fort à toi...
Chaque homme dans sa nuit
  • je suis un homme de 48 ans passionné par la théologie, la Bible, la littérature (Julien Green, Mauriac, Proust...) le sport(course à pied, triathlon, rugby...), j'aime les paysages (La Normandie, saint-Malo, Annecy...).
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