Rester à sa place ?
"Le messager du Seigneur (YHWH) dit: Hagar, servante de Saraï, d'où viens-tu et où vas-tu?... Retourne chez ta maîtresse et laisse toi affliger par elle." Genèse 16:8-9
Le messager de YHWH commence par poser des questions dont il connaît à priori la réponse, comme si l'important était pour Hagar de verbaliser, de mettre des mots sur son expérience. Le messager l'appelle par son prénom car cette femme est plus qu'une simple domestique, elle est avant tout une personne. Dieu individualise encore une fois sa parole.Il s'adresse à elle en sa situation ou plutôt il la lui rappelle: "servante de Saraï". Le Dieu de la Bible rejoint l'humanité dans son existence concrète, dans cette empoignade parfois rude de l'humain avec le réel. "D'où viens-tu, où vas-tu?". Au delà du sens littéral, cette question pose l'interrogation essentielle de la destinée humaine et par delà Hagar, cette question parvient jusqu'à nous depuis ce temps de la Genèse... Le conseil final du messager nous fait courir le risque d'indignations anachroniques( Dieu serait-il de "droite"? Garant d'un ordre social figé où chacun doit garder son rang...). Je crois plutôt à un réalisme qui sauve. Agar avait-elle d'autres solutions viables? Quelles pouvaient être dans ce Proche Orient antique les chances d'une femme seule, en ruture de clan, de surcroît enceinte? Supporte ce que tu ne peux changer. Fais de ces circonstances qui te sont imposées, un choix libre et assumé. Après tout, Hagar prise au piège de l'orgueil peut apprendre l'humilité sous la férule de Saraï. A travers la servitude, gagner la liberté. D'autant que la situation est provisoire. Dieu n'a pas dit son dernier mot...