cruautés anatomiques des samouraïs
Sur la plage, hier, après avoir couru sur le sable, lu le premier volume de la série Shigurui du scénariste et dessinateur Takayuki Yamaguchi. Il vaut mieux laisser sa sensibilité au vestiaire du dojo, pour lire ce manga. A l'école de Kogan, le sabre de bois est abandonné au profit de la lame d'acier et le vainqueur "marque" son adversaire par une mutilation. Deux guerriers s'affrontent: un aveugle et un manchot. Le récit est assez touffu avec des retours en arrière et des histoires imbriquées les unes dans les autres. Têtes tranchées net, blessures sanglantes, entrailles sorties de l'abdomen, yeux exorbités... le livre ne recule pas devant le gore. Les visages androgynes, l'exaltation des muscles, la puissance des regards, les reconstitutions soignées du Japon du XVII ème siècle donnent pourtant une certaine beauté à cette oeuvre. Cruauté et esthétisme au pays des samouraïs...