La foi, attitude primitive?
Les critiques à l'égard de l'expérience religieuse manquent parfois singulièrement de nuances. Ainsi ces propos du neurochirurgien Henry Perowne, narrateur du roman de Ian MacEwan:la foi en Dieu, simple "erreur de référent". "Ceux qui croient en l'existence de puissances surnaturelles...". A lire cette proposition, on a l'impression que la vie religieuse n'est que réflexe totémique ou idolâtre. Dieu est pour le croyant beaucoup plus et bien autre chose qu'une "puissance surnaturelle". Les croyants seraient victimes "d'un excès de subjectivité"-là où l'homme de foi opposerait justement en face du sujet pensant l'irruption d'un "Autre"-"d'une façon de prendre ses désirs pour des réalités"-argument qu'on peut retourner: voir le ciel vide n'offre-t-il pas pour beaucoup la perspective rassurante d'une solitude métaphysique, révélatrice du désir centré sur lui même de l'homme contemporain ?, "d'une incapacité d'accepter sa propre insignifiance", mais justement est-on insignifiant? Et au de là du scalpel du chirurgien matérialiste, s'il y avait une autre réalité ? ....