De la difficulté du tennis et de l'écriture.
Les adjectifs seraient-ils des mots nuisibles à la littérature? Lio me fait remarquer très justement qu'ils donnent de la chaleur à la phrase et mon correspondant se propose d'écrire un texte tout en adjectifs, histoire de "faire bisquer Claudel"! Sans doute l'adjectif et l'adverbe sont-ils malheureux s'ils donnent l'impression de corriger un nom ou un verbe trop faible, s'ils portent des clichés, s'ils signent la facilité, l'impersonnel, le remplissage, l'illusoire plaisir de la phrase bien tournée. D'ailleurs, nom, verbe, adjectif ..."rien en matière de langue n'a de valeur en soi. C'est le résultat qui lui en donne une". Charles Dantzig, Dictionnaire égoïste de la littérature française, Grasset,p13.
Dans le journal l'Equipe, du 14 septembre, Mats Wilander tient à peu près le même discours à propos de Roger Federer : le vainqueur de l'US Open se concentre moins sur son jeu que sur la nécessité de la victoire. Son adversaire Agassi le confirme: "il y a un sentiment d'urgence sur chaque point, sur chaque coup".
Sport ou littérature, l'important est le style personnel et le résultat. Le talentueux Suisse de 24 ans ne me contredira pas.