Théognis, ou la morale triste d'un conservateur
Παντων μεν μη φυναι επιχθονιοισιν αριστον μηδ εσιδειν αυϒας οξέος ηελιου
Jeudi 6 décembre, au lycée puis au domicile d'amis, je lis les cinq cents premiers vers des élégies de Théognis, traduction en regard du texte grec.
Théognis vit au VIème siècle avant notre ère, dans une cité grecque, Mégare, située dans l’isthme corinthien.
Théognis est aigri par les bouleversements sociaux de la fin du VIème siècle : dans sa cité « en travail », artisans, commerçants investissent le pouvoir.
Lui, l’aristocrate, délivre à un jeune noble Cyrnos, ses conseils un peu hautains. Dans son esprit « bons » et « puissants » sont synonymes, de même que « méchants » et « peuple ». Aujourd’hui la démocratie est toujours susceptible de dérive aristocratique quand le mérite est donné aux héritiers, quand se ferment les corps représentatifs…
Conservateur dans l’âme, Théocrite a une morale un peu désespérante :
-peur panique de l’hybris, la démesure.
-suspicion envers les amis.
Je retiens ces vers tristes :
« Hormis l’argent, on se lasse de toute chose (sic !) »
« ne fonde jamais d’espérance sur celui qui part, au retour il n’est plus le même homme »