Suis-je créationniste ?

J'ai décidé de relire toute la Bible en un an et de proposer ici mes commentaires.

« Au commencement »

Genèse 1                            Suis-je créationniste ?

Ce dimanche 10 avril 2011, dans le jardin de ma mère en Bretagne. Je viens de travailler au râteau une parcelle de terre. Sous un pommier en fleurs, je lis le premier chapitre de la Genèse : commencement de la création et commencement de mon année avec la Bible.

 Je suis une fois encore sous l’autorité de ce grand déroulement poétique, sous la puissance de ces images.  Celle des ténèbres sur l’abîme primitif nous laisse imaginer l’humanité chercher à tâtons ses origines dans ces abysses noirs. Aussi longtemps que n’adviennent la lumière, la parole et le temps, le monde semble inintelligible aux auteurs de ce récit, un chaos informe et vide. Et pourtant la soupe originelle est agitée par le vent créateur…

Dissipons un malentendu.  Je sais bien que le monde n’a pas été formé en sept jours, ces jours feraient-ils mille ans. Toute tentative de faire coïncider ce magnifique récit avec les acquis scientifiques est illusoire et dangereuse aussi bien pour la science que pour la foi.

  Ce texte, probablement écrit au Vème siècle avant notre ère, révèle une cosmogonie dépassée, centrée sur la terre et sur l’homme.

Alors qu’a-t-il à me proposer, à moi qui vis dans le monde de Fukushima ?  La Genèse est un début et un projet, une entête et une « en  tête » ! La création n’est pas l’œuvre toute faite ex-nihilo mais l’émergence jour après jour d’un monde plus complexe. Nous vivons dans un univers qui naît avec bien des convulsions du chaos. Le texte a une haute idée de ce que pourraient être l’homme et la femme. Il m’a toujours été évident que la beauté de Marylin ou l’intelligence d’Einstein étaient parmi tant d’autres des images de ce que pouvait être Dieu.

Le texte m’invite aujourd’hui à jeter un regard optimiste sur le monde, appelé par Dieu à être « très bon ».

Scotch, le chat des voisins, vient se frotter à mes jambes, puis s’arrête devant une araignée qui escalade un brin d’herbe…