Voltaire, ville et montagne
Soleil et chaleur sur le mont Jalla. Le rayonnement est tel qu'on a l'impression de baigner dans une lumière surnaturelle. Les dalles du mémorial renforcent cette perception...
Je lis ici de nombreuses lettres écrites par Voltaire pendant son séjour à Bruxelles en 1739: le prince Frédéric de Prusse envoie à l'écrivain du vin de Hongrie. Voltaire juge le pays "barbare" car les châteaux n'y ont point de livres. La vie douce qu'on peut y mener ressemble fort à l'ennui. En préparant une fête destinée à Madame du Châtelet, deux ouvriers tombent du troisième étage, "Figurez-vous ce que c'est que de voir choir deux pauvres artificiers et d'être tout couvert de leur sang". Le soir Voltaire joue au brelan mais le travail lui manque:
"Il faut revenir au travail, car le temps perdu dans le plaisir laisse l'esprit vide, et les heures employées à l'étude laissent l'âme toute pleine".
Nous redescendons vers la ville, par le quartier Saint Laurent. J'aimerais vivre dans une cité d'où on puisse rejoindre à pied la montagne. Je suis bien de cette génération qui voudrait les services d'une ville à la campagne et le calme de la campagne à la ville.