Vues sur Grenoble 2
Plus on grimpe et plus la vue s'élargit sur l'agglomération grenobloise.
Les "oeufs" ou "bulles" du téléphérique sont si étroitement associées à la ville que certains touristes s'imaginent chausser les skis en sortant de la gare de Grenoble.
Le cours Jean Jaurès est l'une des plus longues avenues rectilignes de France. Au début de mon séjour ici, j'en parcourus par désoeuvrement les huit kilomètres, un jour après une séance de natation. J'en revins si fourbu que je ne me donnai pas la peine de manger et m'endormis comme une masse. Je n'avais pas trente ans.
Je me souviens que je détestais prendre cette avenue à vélo. J'avais toujours cette impression que je ne pourrais jamais quitter une ville que je ne parvenais pas à aimer.
Ma vie était entièrement dominée alors par le sport de compétition. Deux fois par jour je me rendais à la piscine ou au stade, à Vaucanson, à Berriat ou bien je prenais mon vélo. Quand je relis mes carnets de l'époque, je suis étonné par ces charges d'entrainement: les longueurs de bassin, les tours de piste, les interminables courses à vélo vers Belledonne ou dans la Chartreuse. Des défis toujours plus difficiles nous attendaient, comme ce triathlon de Grenoble-Alpe d'Huez. Le coach de natation d'alors n'était jamais satisfait: "tu nages comme un footballeur!" "Celui qui renonce à être meilleur cesse d'être bon".La séance technique du vendredi soir était impitoyable. Celle au chrono en milieu de semaine tout aussi redoutable. Et les séries de papillon, les pieds pris dans un anneau de caoutchouc... Athlétisme, cyclisme, natation, triathlon...