The reader(1)
Dans une salle art et essai d'Annecy, j'ai vu hier l'adaptation cinématographique qu'a donnée Stephen Daldry du roman de Bernhard Schlink, "le lecteur" (der Vorleser).
J'ai regretté tout au long de la séance que l'anglais remplaçât l'allemand, si indispensable pour raconter cette histoire.
J'ai aimé toute la première partie du film, cette relation sensuelle et amoureuse difficile entre ce jeune garçon de 15 ans et cette mystérieuse employée des trams. Kate Winslet joue parfaitement le rôle de cette femme froide et brutale. La scène où elle assiste à une répétition d'un choeur d'enfants est bouleversante. Plus tard le film pêche par excès de sentimentalisme et l'accueil que réserve une rescapée des camps dans le luxe d'un appartement new-yorkais, cette attitude si détâchée m'a paru peu crédible...
En sortant du cinéma, j'étais triste à l'idée dont je ne peux faire le deuil que peut-être (j'écris en tremblant ces mots) la culture, les plus beaux livres de Tintin à l'Odyssée, de Dostoîevski à Proust, ne rendent pas meilleurs.
Le divertissement aura été de boire du vin de savoie et de plonger des morceaux d'un médiocre pain dans une bonne fondue, au Fréti, adresse sûre. Un des serveurs, aux cheveux presque ras et au corps solide, avait de beaux yeux bruns...