le baiser de la femme araignée
Quel travail! C'est ce que je pensais en sortant du théâtre de l'Archipel, hier soir. Je n'ai pas lu le roman de Manuel Puig ni vu le film qu'en a tiré Hector Bobenco. Yann Dacosta a mis en scène le baiser de la femme araignée, en associant théâtre, rock et cinéma. Deux hommes partagent la même cellule de Buenos-Aires: un prisonnier politique et un homosexuel. Le spectacle fait voir et entendre des individualités confrontées à l'enfermement. Il aborde les questions de l'identité masculine, de la résistance, de la trahison, des relations difficiles entre la séduction et la morale. Par des dialogues -beaucoup d'engagement des deux acteurs Bruno Bayeux et Vincent Fouquet- des images et des chants, les thèmes sont tour à tour évoqués. La superposition du drame de ces deux hommes incarcérés et d'un film nazi associant amour à l'eau de rose et propagande raciste fonctionne remarquablement. Belle prestation des deux personnages secondaires. Le dialogue à quatre voix avec confusion des genres et des identités est à un moment particulièrement réussi...