chahuts, farce et inquiétude
Samir Siad a écrit Chahuts en associant des textes de Prévert, de Ionesco, de Michaux. La pièce s'ouvre par le poème de Prévert, "La mère fait du tricot, le fils fait la guerre, elle trouve ça tout naturel la mère.." texte lu devant un tableau noir. Suit une scène où trois hommes, des "collaborateurs" de travail, se chamaillent dans des contradictions absurdes et sans fin. Le ton est donné. Le spectacle amuse, provoque et fait naître l'inquiétude. L'école devient le centre de l'absurde et de la tyrannie. Un professeur joué par Vincent Reverte, particulièrement convaincant, donne un cours de soustraction burlesque et terrifiant. Le personnage mêle la supplication presque timide et le sadisme d'un dictateur en puissance. "Il n'y a pas de problèmes dans la classe, juste des professeurs". Et les élèves s'en vont au pas cadencé, hochant la tête, en une farandole totalitaire... les trois acteurs, vus hier soir à Saint Martin de Bréhal, m'ont paru excellents et déployer une énergie que j'admire...