En méditant le Phédon (1)
La nuit dernière, l'insomnie m'a tiré du lit à 3 heures du matin. J'ai repris le Phédon de Platon et, aidé d'un dictionnaire de grec ancien, j'ai médité ce dialogue. La mort y est présentée comme séparation du corps et de l'âme (psyché) et entrevue comme une délivrance de trois plaisirs indignes du philosophe: celui du manger et du boire, celui de l'amour et celui des soins du corps. Je ne partage nullement ce mépris qui a trop empoisonné le monde occidental. Les plaisirs de la chère et de la chair peuvent réconciler le sage avec lui même et avec les autres. Platon a cependant raison quand il reprend le mot de Philolaos de Crotone ("soma, sema": "le corps (est) tombeau"). Esclave de nos sens, aliénés par nos souffrances, nous sommes prisonniers d'un corps et alors la mort serait libératrice...