les lettres de mon moulin par les Embruns
Je ne sais si les circonstances ont eu leur rôle-mésentente familiale et maladie de papa-mais j'ai été frappé par ce qu'il y a de sombre derrière ces fables provençales. J'avais été invité par le sympathique acteur Vincent Reverte et j'ai parfois ri de bon coeur devant le jeu truculent qui nous était proposé hier, mais avec un arrière goût amer, presque tragique. Enfant, comme tout garçon sensible, j'étais terrorisé par l'histoire de la chèvre de monsieur Seguin, effrayé par son fatalisme -"les chèvres ne mangent pas les loups", la liberté a pour prix la mort etc-. Je me disais en écoutant ce récit qui ne manque pas de cette poésie simple si difficile à écrire, que la présentation de Blanquette avait une incohérence: Daudet emporté par son élan nous la décrit "docile". Docile la chèvre de monsieur Seguin qui passe la fenêtre à la première occasion venue? Chèvre rebelle plutôt et c'est pour celà que les enfants l'aiment.