Confession de Renart et Sade
De grands soucis familiaux m'ont détourné de ce blog ces derniers jours. Je retrouve un peu d'apaisement à forcer mon attention sur la rédaction de ces messages, conscient des limites de l'entreprise, sans illusion sur la valeur de son contenu...
Mes premiers contacts avec le Roman de Renart datent de la classe de 5ème. Nous avions eu une "lecture suivie" d'une version à destination de la jeunesse que j'ai retrouvée, il y a peu,chez mes parents. Il s'agissait d'un mince volume dont les illustrations de scènes hivernales suffisaient à mes rêves enfantins. Une image est restée, celle de lacs gelés sur lesquels Renart et son compère Goupil se jouaient des tours. Je mesure aujourd'hui à quel point le texte, lui, était expurgé des mots crus ou des allusions pornographiques ou scatologiques de l'original. La confession de Renart(branche 3) m'a rappelé par moment des pages de Sade, surtout lorsque notre goupil assume une sexualité forcenée et multiforme ( " j'ai baisé la fille et la mère, ainsi que tous les enfants et le père compris ; il m'est arrivé de foutre quinze fois de suite...") et une violence pousée à l'extrême ( " j'ai même mangé un de mes rejetons").