courir à Tinténiac

La ligne de collines à hauteur de Hédé ferme le bassin de Rennes et  de ces communes qui ne sont plus la ville et pas tout à fait  la campagne, là où vivent les rurbains des géographes. Au nord de Hédé, le pays change: il reste de vieux bourgs ruraux, Bazouges, Québriac, Trimer... Le relief devient plus accidenté -les cyclistes savent de quoi je parle- les chaleurs d'été y sont moins lourdes, la neige s'y fait un peu moins rare l'hiver,le peuplement se dissémine et la circulation se raréfie pour peu qu'on s'éloigne de la nationale 137. Le granit remplace peu à peu le schiste des  longères rennaises. De petits centres exercent leur attraction, Combourg et plus encore Dinan...

j'ai couru dimanche entre la Magdeleine, au pied du village d'Hédé, et Tinténiac, en suivant le chemin de halage. Deux semaines ont suffi pour que le canal change de saison. On foule maintenant les bogues de châtaignes,jongle entre les flaques d'eau. Les battants des écluses que le ciel chargé rend encore plus noirs s'ouvrent plus rarement. Vingt deux minutes plus tard, j'arrive à Tinténiac et son église bâtie par Regnault dont l'imposante masse, le clocher et les clochetons au style néobyzantin en imposaient à l'enfant que je fus. Je lui préférais avec raison à l'adolescence l'église de Hédé plus sobre, plus ancienne . Comme je revenais de mon footing, les cloches sonnaient la fin de la messe. J'ai couru quarante-huit minutes.