marée d'équinoxe, footing sur la plage
mercredi 21 septembre. La mer s'était retirée loin, découvrant de vastes étendues où des flaques reflétaient à l'infini le grand miroitement d'équinoxe. J'ai couru près d'une heure sur la plage, entre les moulières de Coudeville et celles de Donville. Les rangées de pieux sur lesquels s'enroulent en colimaçon les coquillages étaient comme figées dans l'immobilité d'une armée en ordre de bataille. Grand égoutement de la plage, mille fleuves minuscules ruisselaient tranquillement sur l'estran, bruits de succion, fuite des araignées.La mer ne bougeait plus comme si les astres avaient suspendu leur attraction formidable sur les masses liquides. Puis le mouvement des eaux a repris, d'abord lent, presqu'insignifiant, puis visible, lorsque les bois et leurs serpents de moule ont été peu à peu recouverts, les vaguelettes avançaient sur le sable. Je courais,alègre et reconnaissant du spectacle qui m'était offert.