fillettes, poneys, Dickens
Dinard 14h. Deux fillettes de Dinard brossent mollement les poneys qu'elles vont monter tout à l'heure. L'un s'appelle Tartine, petit cheval brun (bien que le mot cheval soit impropre pour un animal de moins d' 1 m 48 de hauteur). Puis nos deux filles ensellent de couverture et de cuir le dos des poneys, sanglent la selle et installent la croupière sous le regard attentif de leur monitrice. Les animaux semblent placides et résignés à se plier à l'entraînement. Christophe me raconte alors une histoire qui m'a frappé: un jour, un garçon peu dégourdi, tombe d'un poney et son pied reste dans l'étrier, le corps pend ballant et passif alors que le petit cheval poursuit sa ronde dans le manège. Brusquement l'animal rue et envoie un coup de sabot dans la tête de l'enfant qui au lieu d'une bombe portait un casque de vélo. Christophe me dit qu'un bruit sinistre de craquement ou mieux d'éclatement comme un oeuf cassé se fit entendre.Chacun pensa à la boîte crânienne. fort heureusement ce n'était que le casque et le garçonnet s'en tira, sonné quand même, par une belle frayeur. Cet inquiétant récit m'a donné envie de disperser sur le champ les pacifiques poneys qui se trouvaient là et j'ai pensé à Miss Trotwood dans David Copperfield , qui à l'aide d'arrosoirs, de brocs d'eau, de parapluies chassait tout âne qui traversait sa pelouse, ce qui donne l'occasion de récits savoureux.